Des Mas Star De La Cannaie

Des Mas Star De La Cannaie Cane Corso

Cane Corso

Page dédiée aux réflexions cynophiles

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"... Quant à la question des faux pédigrees ou tout autres actes délictueux, qui, doit on le rappeler et contrairement au discours ambiant, est une invention moderne et récente. Cette problématique n'appartient pas à la tradition de notre race mais sert, trop souvent, aux "nouveaux" éleveurs d'excuses, d'explications ou pire encore, de manière de faire. Quand ce n'est pas une arme diffamatoire sur le net pour jeter l'anathème injustifiée ou l’opprobre jalouse, ne faisant plus le distingo entre réflexions et bashing gratuit et collectif.
Il n'y a finalement qu'une seule manière de faire avec cette situation, faute de gestion constante et cohérente des associations de race, l'éviter et n'avoir aucun rapport avec ces personnes. Il faut les laisser seules, s'abrutir entre eux, mourir en épectase malsain. Les mensonges et omissions n'ont pas d'impact sur la génétique et seule une compilation d'informations sincères et véritables permet d'amasser les informations nécessaire à la voie d'une sélection saine. "Nouveaux éleveurs", continuez à croire que tout le monde le fait, si ça vous arrange... Mais admettons, est-ce que parce que tout le monde le ferait suffit à ce que vous le fassiez ? ..."
Williams Guitton, 2005

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Chiots de qualité contre chiots en vrac :




Un éleveur écrivait à chiens 2000 : «  à force de  faire l’éducation du public et de mettre les amateurs en garde contre les risques que
l’on court à acheter un mauvais chiot, les gens deviennent de plus en plus difficiles
et il n’y a plus moyen de vendre nos produits ».



C’est prendre le problème 
à l’envers. Défendre le consommateur ne se retourne pas contre le bon
commerçant. Défendre le chien de race, beau et utile, doit permettre, au
contraire, de promouvoir l’élevage de qualité car il montre au public qu’acheter
un chiot de race ne se fait pas au coin de la rue, sur un coup de tête.



Le beau doit se mériter.
Les sacrifices que font les bons éleveurs valent bien un peu de patience de la
part de l’acheteur qui, 
enfin,

sera conseillé et dont le chiot sera non
seulement garanti,

parce que telle est la loi, mais parce qu’il représente l’aboutissement
d’un long effort.

Le bon éleveur, comme le bon artisan, est fier de l’œuvre qu’il
confie à un amateur éclairé.



Et il n’est pas
scandaleux que le bon éleveur comme le bon artisan,

vende ses produits et en tire un profit.



Il serait même bon
que la France exportât des chiots en vrac. La vente des chiots n’est plus un
sujet tabou, et il y a autant d’honneur à être éleveur de chiens de race que de
chevaux de concours.

C’est dans ce sens que doit aller la « nouvelle cynophilie ».



R.Triquet


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« Dur de faire confiance en l'être humain, même les aveugles préfèrent être guidés par des chiens… »

Joseph Ortega
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S’auto proclamé passionné d’une race,

lorsque l’on n’est pas étranger aux calculs
de l’intérêt personnel et aux ambitions de la vanité,

remet en cause les
fondements de l’échange que la réelle passion implique.



Le passionné donne de son temps à des fins non mercantiles
et pas non plus pour son propre compte.
 

Le meilleur exemple est l’engagement
des moniteurs d’éducation en club canin, on peut également citer le conducteur
de chien de recherche ou de chien visiteur.



Fréquenter les expositions canines, comme seul faire valoir
n’implique aucun réel échange de partage, 

Mais un besoin de reconnaissance qui
souvent émane de lacunes identitaires.



Souvent n’ayant rien pu obtenir autrement, l’orgueilleux
transpose son chien comme prolongement de son identité. 

Le chien devient alors
un simple transfert d’ambitions.



On est bien loin de la passion, qui comme un héritage, s’acquiert,
se développe pour enfin être transmis avec une authenticité, sans obligation, à
titre gracieux.

Christian Delaitre

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Article publié dans la revue du club de race

Les risques de Morsure chez le chien dysplasique

 Par Christian Delaitre

 

L’expression physique de la dysplasie du coude ou de la hanche (ou de toute autre articulation)  étant l’arthrose, il faut considérer que le sujet souffre de violents rhumatismes. Chaque mouvement ou choc traumatique articulaire lui procurant des douleurs vives.

 Il faut bien sûr évaluer que des changements caractériels se manifestent ou s’intensifient en fonction du seuil de la douleur, qui peuvent  être variables au court  d’une même  journée.

Le chien qui a mal, redoute les contacts, et plus particulièrement  la maladresse de l’enfant, il fera ce qu’il peut pour les éviter.

La caresse qui était un plaisir devient une douleur qui augmente l’irritabilité et rend l’agression possible.

Ces agressions dites par irritation sont des attaques sourdes et souvent sans menaces  ou sans avertissements clairs qui peuvent à être  à répétition. Le chien, mal à l’aise, ne peut que mordre pour faire cesser ce stimuli douloureux.

Chez le chien vieillissant, moins patient, plus exigeant, facilement déstabilisé, les morsures peuvent être par anticipation de la situation à risques. L’enfant s’approchant de la couche du chien peut être alors attaqué sans qu’il n’y ait eu de  contact entre eux.

Ces crises sont difficiles à réguler par une intervention humaine ou verbale, le chien n’étant pas accessible. Il ne peut que subir sa propre initiative du conflit. Le bon compagnon ne possède plus ses autocontrôles qui faisaient de lui la force tranquille de la famille.

Dans un premier temps, les examens cliniques doivent attester de cette instabilité émotionnelle, et un traitement curatif doit être adapté ou, selon la gravité, la chirurgie doit être envisagée.

Dans un second temps, il faut responsabiliser l’entourage sur une stabilité définitive de l’environnement. On veillera à ne pas brusquer le chien pendant son sommeil et à limiter les efforts pendant les phases de jeu. L’empathie envers le chien en souffrance doit être un sentiment partagé par tous les membres de la famille afin de mieux accepter ses altérations sensorielles.

Enfin, l’éleveur doit  avoir une démarche cohérente, transparente et systématique quant au dépistage de la dysplasie de la hanche et du coude des géniteurs de chaque mariage.

En plus de la lecture officielle qui à ce jour est la seule référence de l’exactitude, le producteur doit avoir une vision d’ensemble des collatéraux et ascendants. Ce qui n’est pas possible dans les cas de reproduction sur des lignées nombreuses et variées et non contrôlées.

Il est également du ressort de l’éleveur de s’assurer de la bonne adaptation des chiots socialisés chez lui en rapport de l’individu et de l’environnement, plus techniquement appelé  l’homéostasie sensorielle, qui par la suite permettra d’augmenter la tolérance et la résistance aux stimuli anxiogènes ou douloureux.

www.canecorsostar.com

 

 

 

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Que reste-t-il du naturel chez les chiens présentés en exposition de  beauté ?

Joseph ORTEGA



« Nous faisons cas du beau, nous méprisons l’utile » La Fontaine



La première société canine voit le jour en Angleterre en 1873 (la première exposition de chiens en 1859 ayant eu lieu à Newcastle), Le premier livre des origines (Stud Book) paraît en 1874, et le premier club de race fut celui du Bulldog. Une première exposition officielle a lieu au Cristal palace à Londres du 17 au 20 juin 1873. Le Kennel Club attache beaucoup d'importance à l’éducation à l'obéissance. Des épreuves ont été présentées pour la première fois à l'exposition de 1920.

En France la première exposition canine « universelle » se déroule du 3 au 10 mai 1863, au jardin d’acclimatation du bois de Boulogne sous les directives de la “ Société Impériale d’Acclimatation ”. 



Le président du comité d’organisation et du jury était le professeur au Muséum, M. de Quatrefages, et le directeur de l’Exposition, M. Geoffroy-Saint-Hilaire, un autre éminent scientifique qui écrira : 

« Ce n’était pas un spectacle de curiosité, encore moins un marché qu’on se proposait d’ouvrir. On voulait, sous un point de vue scientifique autant que pratique, réunir une collection de chiens aussi complète que possible, afin de distinguer les races pures, utiles, ou d’agrément, et les croisements bons à conserver. Faire, en un mot, une étude et une révision générale de l’espèce. De là, le titre d’universelle, donné à cette Exposition. ».




La Société Centrale Canine fut fondée à Paris le 30 juin 1880 au cercle de la chasse (les plus nombreux) par la section du jockey Club. 

En 1884 la société utilisant l’article 12 de ses Statuts se transforme définitivement en Société Centrale pour l’amélioration des races canines. 

La première exposition de la nouvelle société canine a lieu sur la terrasse de l’orangerie des Tuileries. Près de 600 chiens sont réunis dont 117 chiens d’arrêt et 280 chiens de meutes. 


Les chiens étaient divisés en 29 sections et 11 groupes.



Il y avait deux juges :

 

- un jury d’admission de 6 membres devant décider si les animaux présentés étaient sains et présentaient les caractères d’une race déterminée.



- Un jury de quinze membres nommés par les exposants, chargé de procéder aux classements !




Dans l’Illustration du 7 juin 1902, un témoin raconte avec humour l’ambiance de ces rencontres canines, qui n’ont pas beaucoup perdu de leur piquant : “ A les voir, nonchalamment étendus sur leur litière de paille, dans leurs étroites cages, somnolents, indifférents, les doux philosophes ! Même les plus primés et les plus couronnés, à la gloire que procurent les médailles, à la considération que leurs témoignent les visiteurs attroupés devant leurs boxes, et dédaigneux des appels que leur adressait quelque amateur désireux de les admirer en détail, de les faire se lever, aller, venir, montrer enfin, sous le tissu soyeux de leur robe, le jeu aisé de leurs muscles, je m’apitoyais volontiers sur leur sort. ” 



Et un superstitieux respect m’envahit. Puis, après avoir observé le manège des maîtres : je compris, je sentis que j’étais bien, en réalité, en présence d’un culte respectable comme tous les autres cultes, ayant ses rites, ses grands prêtres, et sans doute ses bedeaux, ayant même, à l’exemple de certaines religions antiques, sa langue sacrée, incompréhensible au troupeau banal, sa langue ésotérique, qui est l’anglais, comme de raison ; si bien que ce que nous appelons vulgairement un épagneul, les initiés le nomment Spaniel ; qu’un Lévrier devient un Harrier et que le chien se traduit dog. ”




 L’examen du chien en beauté



En 1939, Paul Megnin, avait son avis sur la manière de présenter en beauté. Celle des anglo-saxons et des handlers mettant le chien en station forcée et qui oublient le "naturel"...



"De la tenue Messieurs-Dames, si lorsque vous êtes accroupis devant votre chien lui prenant la queue, vous vous regardiez dans une glace, vous vous apercevriez que vous êtes d'un ridicule achevé et d'autre part c'est faire injure au juge que de tripoter ainsi votre chien, il a assez l'œil pour voir les qualités et les défaut "



L'examen statique, devrait être celui du chien au repos, sans que l'homme n'use d'artifice pour masquer les défauts: tirer une des pattes arrières, soulever l'avant-main, tenir la tête et la queue, etc.




L'examen dynamique, c'est l'étude du mouvement et des allures. L'action pure qui devrait être estimée sans que le chien soit attaché, car là encore l'homme peut tricher en soulevant le chien, en le faisant tracter en l'obligeant à se camper, etc.



« L’harmonie est un critérium de beauté et c’est aussi celui de la beauté ethnique. Les types harmoniques sont ceux des races pures, anciennes et naturelles : les types inharmoniques sont le résultat d’opérations artificielles d’élevage » P. Mégnin



C’est dans ces concours de conformité au standard (que l’on préfère appeler concours de beauté), que l’on croise quelquefois des maîtres qui ont une très haute valeur de leur animal, s’identifiant à lui, au point de considérer les qualificatifs que l’on attribue à leur chien pour eux-mêmes : « excellent, best in show, etc. ». Leur devise étant « être vu de tous et partout », il arrive même qu’ils présentent un chien ou une chienne avec qui ils sont surs de gagner, prenant la première place (même si leur animal est castré ou stérilisé), quelquefois au détriment de jeunes reproducteurs ou reproductrices qui mériteraient d’être connus.

 


On remarquera également que la manière de présenter certaines races favorise l’apparition de sujets agressifs. Si on prend l’exemple du Boxer où l’on recherche le « campé », avec le corps projeté en avant, la présentation qui est faites en plaçant les sujets face à face en est l’illustration (une confrontation qui ne peut aller jusqu’au contact va avoir tendance à instrumentaliser l’agression de l’autre de manière systématique). A l’époque j’avais écrit un article pour le club de race afin que cesse ces pratiques et on conseillant l’utilisation de la Méthode Naturelle pour obtenir cette présentation, avec une friandise ou un jouet dans la main jusqu’au bon conditionnement (ce que font presque tous les présentateurs de nos jours). 



L’examen du chien pour les jugements est souvent subjectif car si le standard est immuable, chaque juge (ils sont tous bénévoles) a sa façon de l’interpréter (ce ne sont pas des machines) en fonction de son idéal pour la race et du point du standard qu’il privilégie. Ensuite, chacun a sa façon de procéder selon la race; examen individuel, en groupe, en sous-groupe. 



Examen en statique visuel (harmonie de l’ensemble, expression, poitrail, garrot, dos, largeur du crâne, forme des mâchoires, port de la queue et des oreilles, largeur de la cuisse, pigmentation, couleur des yeux et des ongles, aplombs) et manuel (dentition, rigidité du dos, texture du poil, toise pour la taille au garrot, intégrité sexuelle pour les mâles). 



Examen des allures (pas allongé ou trot) avec le chien en mouvement (il est donné par l’appui de la patte arrière et sa poussée sur le sol, ensuite transmis au dos et aux membres antérieurs. Les membres antérieurs servant de soutien et d’amortisseur, les membres postérieurs à la propulsion, le centre de gravité étant situé sur la partie antérieure du sternum). 



Il s’agit d’experts pour une ou plusieurs races, là où le bât blesse c’est lorsqu’il s’agit de juges « all-rounds » habilités à juger toute les races car la question que l’on est en droit de se poser, c’est : « comment peuvent-ils mémoriser les standards de toutes les races? ». Un autre problème résurgent, c’est, comment est apprécié le caractère des sujets présentés? On voit trop souvent des chiens craintifs ou agressifs, ressortir du ring avec la confirmation (possibilité de reproduire) ou des titres (excellent ou champion), alors que nous savons qu’il y a de grandes chances pour que ces caractères soient transmis à leur descendance. 

 



Le Dr Maurice Luquet a écrit que les qualités d’un bon juge sont :

-  Avoir une parfaite connaissance de la race et des connaissances cynotechniques

-  Avoir le coup d’œil

-  Faire preuve d’impartialité et d’incorruptibilité absolues

-  Avoir des rapports de parfaite correction avec l’exposant

-  Être un éducateur


 



Je ne peux résister à citer ici  A. Pecoult et J. Coly qui résument assez bien l’univers des concours de beauté :



« Il y a ceux qui exposent pour gagner, ceux qui exposent pour participer, ceux qui exposent pour voir…

Les premiers sont vraisemblablement les plus nombreux, bien que ceux qui ont, ou qui se donnent vraiment, les moyens de gagner le soient moins. Il est heureux qu’il y ait des gens pour présenter parfaitement des chiens en parfaite condition et pour donner des races qu’ils représentent la meilleure image possible, les expositions ne sont-elles pas des concours de beauté ?

Il y a malheureusement aussi ceux qui, pour gagner, sont prêts à tous les maquillages et autres truquages interdits ou simplement réprouvés, il faut pour ceux-là espérer que des juges avertis ne se laissent pas prendre au piège.  Il y a ceux qui exposent pour participer, ceux qui savent que leur chien n’est pas un crack, ou n’est pas très en état, ils n’ont pas tort d’exposer, car ceux-là viennent chercher l’avis d’un connaisseur en la personne du juge, et cet avis leur fera peut-être mieux voir les qualités et les défauts de leur chien, et leur permettra sans doute d’améliorer leur production s’ils font une portée ou un peu d’élevage. 

Quant à ceux qui viennent pour voir, ils sont souvent les plus déçus. Ils n’ont pas l’habitude des expositions, trouvent le temps long, se font souvent reprocher de mal présenter leur chien, et si de surcroit le chien en question se classe mal, le juge est un âne et les jugements sont des coups montés. La plupart soient irréductibles et ne remettent plus les pieds dans une exposition… » A. Pecoult



« Est-ce que les préoccupations esthétiques doivent passer pour une exigence primordiale, ainsi que cela se pratique pour le Caniche, le Bobtail, le Bichon Maltais ou le Schnauzer par exemple ? (…) Car l’esthétique bergère n’est pas seulement le fait du « chien joli ». Un chien trop préparé, voire parfumé deviendrait – Nous en sommes d’accord- un bibelot de vitrine. » Jacques Coly


 



« Voulons- nous des chiens de travail utiles, ou des show dogs pour handlers professionnels ? Certes on nous demande, à nous juges, d’estimer les qualités esthétiques, la concordance avec un modèle de beauté, et même à la limite, le tempérament. Pourtant ces deux conceptions ne sont pas incompatibles : ce qui est fonctionnel est toujours beau. C’est une évidence pour le Grey-hound comme pour le Bull Dog, ou alors il nous faut retrouver le bon sens que nous avons tendance à perdre » Dr J. Millemann



« Ce que j’aime en France, c’est que les chiens puissent travailler. Quant aux expos, je n’aime pas la championnite. Pour l’instant dans le monde, c’est plutôt le côté « show » qui gagne et je ne crois pas que ce soit une bonne chose » Professeur Raymond Triquet



Hélas, c’est ce qui se passe dans les pays où il y a beaucoup de chiens comme les Etats-Unis (environ 50 millions de chiens), les lignées « show » domine le marché pour leur esthétique et pour le fait qu’elles flattent l’égo des maîtres, même si au niveau aptitudes physiques, caractère et intelligence, il ne reste plus grand-chose. A tel point que, par exemple pour les chiens de service de la douane, la police ou l’armée, malgré les cheptels impressionnants de chiens dits d’utilité, les administrations soient obligées d’aller chercher leur chiens en Europe de l’est. 

On comprendrait, même si c’est avec réticence, que l’on prenne les chiens d’agrément ou de compagnie (9ème groupe) pour des peluches à exposer, on a du mal à l’admettre pour des chiens comme les chiens de berger qui ont en théorie, à la base, des aptitudes au travail.




Un autre exemple frappant c’est le berger australien qui maintenant est devenu en France, à l’instar des Etats-Unis, son pays d’origine, une véritable gravure de mode, avec un toilettage très important qui peut modifier de manière radicale l’aspect du chien en masquant ses défauts : des shampoings pour rehausser les couleurs, donner un poil plus volumineux ; un pulseur d’air chaud pour faire gonfler le poil ; l’usage du ciseau sculpteur sur les oreilles, les pattes, la queue, le dos…



Si ce n’est n’était que cela, mais il y a également une atteinte au bien-être psychologique du chien, en l’obligeant dès le plus jeune âge à garder la position demandée de plus en plus longtemps ou à trotter avec un collier étrangleur pour le diriger, même si ma Méthode Naturelle est également utilisée avec la friandise dans la main pour fixer. 



 Est-ce le prix à payer pour la popularité ? Il faut savoir que la race est relativement récente en France, puisqu’elle ne sera reconnue par la FCI, à « titre provisoire », qu’en 1996, pourtant elle est devenue à la mode puisque en nombre de naissance dans le groupe 1 des chiens de bergers, elle est en troisième position derrière le berger allemand et le malinois. Plaire de manière aussi évidente a ses inconvénients, on a pu le constater avec d’autres races qui ont perdu leur identité utilitaire au bénéfice de l’esthétique… Il existe un moyen simple, pour pallier à cette dérive, c’est d’encourager les maîtres à faire du sport avec leurs chiens, en particulier dans les épreuves de travail.




Enfin, pour clore ce chapitre du spectacle, on peut voir de plus en plus souvent des handlers (présentateurs), comme aux Etats-Unis, des personnes habillées comme pour aller en soirée chic, avec tailleur ou costume, maquillage, avec des coloris assortis aux couleurs des chiens présentés. On a l’impression d’être dans un défilé de mode ou les mannequins sont accompagnés de chiens pouponnés, sauf qu’ici il s’agit de présentation de chiens. 



Alors les questions que l’on peut se poser, c’est comment retrouver le naturel de ces chiens à travers tous ces artifices, comment savoir si esthétiquement il correspond vraiment au standard, comment les juges parviennent à appréhender le sujet présenté à qui on lève la tête, on place les pattes, avec des présentateurs qui jouent un rôle important pour influencer leur jugement ?




Pour en savoir plus, voir le livre de Joseph ORTEGA « Elevage et comportement », préfacé par le Professeur Denis.



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TYPE ET HORS TYPE :  Partie 1 publié dans la revue du club de race 2015

 

 

Après tant d’années, nous nous rendons compte qu’il ne sert plus à grand chose de faire des lectures publiques du standard. Et pour cause, celui-ci n’est pas un outil pédagogique, il n’explique rien, c’est un instrument de travail, c’est une représentation, une projection de ce qu’est un cane corso. Nous allons au travers de ce dossier, divisé en plusieurs parties, prendre un autre chemin. En effet, le Professeur Morsiani a utilisé des bases cynotechniques pour rédiger le standard, il a observé la population canine et en a tiré des conclusions. Il a rédigé une synthèse avec logique, des relevés et aussi un brin de projection en l’avenir. Il faut garder cela en tête dans notre travail d’éleveur. Tendre vers l’homogénéité tout en sachant que l’homogénéité n’existe pas.

Pour cela il faut que la définition du type et par ces entrefaits, l’hypertype, l’hypotype, bref le hors type soit clair pour tout le monde.

 

Le cane corso n’est pas à proprement dit une race hypertypée, elle est certes dysharmonique de profil ce qui tout au plus nous donne une indication sur une tendance naturelle à s’hypertyper. On prendra en compte pour ces points de vigileance le fait qu’il soit convergent dans sa tête et prognathe et que c’est un dogue.

Pour cela nous allons, dans ce 1er volet, nous appuyer sur des observations simples que tout le monde connait et qui seront nos limites que sont l’introduction du standard et sa conclusion que nous allons rapprocher :

 

Bref apercu historique

Le Corso est le descendant direct l'ancien molosse romain. Anciennement présent dans toute l'Italie, il s'est seulement maintenu dans les Pouilles et les régions limitrophes de cette province de l'Italie méridionale. Son nom dérive du latin "cohors' qui signifie "protecteur, gardien des fermes'.

 Aspect General

C'est un chien d'assez grand volume, solide et vigoureux tout en restant élégant. Ses contours nets révèlent des muscles puissants.

 Proportions importantes

Il est quelque peu plus long que haut. La longueur de la tête atteint 36% de la hauteur au garrot.

 Comportement / caractère

Gardien de la propriété, de la famille et du bétail, on l'utilisait dans le passé pour surveiller le bétail et pour la chasse au gros gibier.

 

Défauts

tout écart part rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité.

 

Défauts graves

Axes supérieurs de crâne du chanfein parallèles ou trop convergents; convergence des face latérales du museau.

Dépigmentation partielle de la truffe (taches de ladre).

Articulé en ciseaux; prognathisme inférieur accentué.

Queue dressée verticalement ou en anneau.

Sujet, qui, au trot, va en permanence de l'amble.

Taille supérieure ou inférieure aux limites indiquées.

 

Défauts eliminatolres

Divergence des axes crânio-faciaux.

Truffe totalement dépigmentée.

Chanfrein concave ou convexe (de mouton).

Prognathisme supérieur.

Dépigmentation partielle ou totale des paupières; yeux vairons; strabisme.

Anourie ou brachyourie (queue écourtée ou non).

Poil semi-long, ras, avec des franges.

Toutes les couleurs non prévues par le standard; larges taches blanches.

 

N.B.: Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.

 

Si nous devions résumer ceci nous apprenons donc l’utilisation et les attentes que l’on a de ce chien et un premier jet des caractéristiques ethniques importantes.

 

En résumé :

 

  - Elégant

  - Athlétique

  - Gardien

  - Etre convergent dans les axes cranio/faciaux, pas trop mais assurément pas divergent.

 - Avoir de bonnes proportions de tête

  - Museau aux faces latérales parallèle, donc museau à face antérieure carré

  - Prognathe inférieur mais pas trop, assurément pas supérieur et aussi une tolérance pour la fermeture en ciseaux tout en n’étant pas recherchée tout comme l’excès de prognathisme inférieur.

 

En partant du principe que l’importance des défauts est :

- Défauts graves = Hors du ring

- Défauts éliminatoires = Hors de la reproduction.



Article co-rédigé par

Christian Delaitre et Williams Guitton

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partie 3 l'Hyper type publié dans la revue du club de race



Des deux volets précédents, il ressort que la fonction utilitaire reste un déterminant important à la formation d’une race. Oublier cet objectif c’est perdre, génération après génération, ce pour quoi une race est comme elle est. On a coutume d’entendre qu’une modification du type est inévitable, les races évoluent… Pas faux mais pourquoi évoluent t’elles ? Quel environnement les fait-elles évoluer ? Y a t’il une corrélation avec la perversion des exposition canines où même la volonté de bien faire se fait laminer par l’attente des participants ? On peut le constater, sur ces dernières années, le principal moteur de l’évolution d’une race comme la nôtre est l ‘exposition canine. Sa nouvelle fonction est d’être un chien d’apparence, un chien de show, un chien statique. Un chien jugé sur un standard de chien utilitaire mais en statique et sur une occlusion.

Il faut maintenir une certaine capacité au travail. Cela passe évidemment par le travail mais aussi et surtout des apports divers et variés qui maintiennent un certain influx nerveux et sa réponse aux sollicitations : Conditions de vie, des mises en situations, la nourriture, son rapport avec son maître, son environnement, les soins,... On s’accommode avec l’héritabilité des gènes pour la question somatique moins avec la transmission de la capacité à. On en revient à la fonction utilitaire qui participe à la constitution, à la physiologie et à la morphologie dédiées.

Pour développer cette idée nous allons nous concentrer sur la beauté en zootechnie. Là encore son sens n’est pas celui usuel. G. Solaro disait : « La beauté va au-delà du plaisir sensoriel, cela touche au plaisir intellectuel »

La cynotechnie nous offre plusieurs formes de beautés intéressantes.

Le Pr Cornevin donne cette 1ère subdivision :

 

Beauté conventionnelle ;

Beauté harmonique ;

Beauté d'adaptation ;

 

- La beauté conventionnelle est la moins intéressante pour les cynologues car subjective et régie par la mode du moment. C’est cette beauté qui raccourcit ou allongent les museaux de nos cani corsi, bombe leur crâne, adoube l’hypertype, fait régner une certaine coloromanie le noir en ce moment. Elle est le bout de chaîne des dérives engendrées par et pour les expositions canines. Est-elle une fin en soit ou son moteur initiatique ?

 

- La beauté harmonique est l’équilibre de l’ensemble des régions du chien. Il est évident qu’une tête de cane corso sur un corps de caniche toiletté, heurterait l’oeil.

 

 - La beauté d’adaptation, est quand la structure du chien est entièrement axée vers sa fonction originelle.

En effet, « si l’on devait juger un basset hound du point de vue esthétique, nous devrions conclure qu’un tel chien est laid et dysharmonique, mais d’un point de vue fonctionnelle il deviendrait beau pour le travail auquel il a été destiné » G. Solaro.

En imaginant les rôles tenus par le cane corso, il est théoriquement aisé de visualiser une idée du juste chien.

Cette dernière se heurte de plein fouet avec la première et la dénaturation découlant des show canins.

Pas suffisamment satisfait de cette subdivision Giuseppe Solaro, déclinait la beauté d’adaptation en quatre points.

- La beauté d’adaptation au travail, garde, défense, chasse,...

- La beauté d’adaptation à la production du pelage.

- La beauté d’adaptation à la reproduction

- La beauté d’adaptation à produire de la « viande », en effet, le chien était, pour certaines sociétés, comestible.

 

Ces subdivisions désormais classiques sont encore de nos jours acceptables. Le Pr Barbieri proposait en complément une autre forme de beauté, la beauté psychique. Partant de ce postulat : A quoi servirait un sujet très bien construit si au premier bruit il se mettait à trembler ou à s’enfuir ?

 

Beauté psychique : Elle est tirée d'une sorte de beauté fondamentale, considérant que cela définit le caractère d'un animal et son équilibre. Tenant compte que le caractère est un terme générique assez difficile à définir, nous nous tiendrons à ces notions : tempérament, agressivité, tempre, la docilité, la combativité, la vigilance, l'instinct prédateur,...

 

Pour mieux comprendre et opportunément, voici quelques définitions :

1- Le tempérament est la vélocité et l’intensité de réaction dans un temps donné, conséquemment à un ou des stimulus plaisants ou déplaisants d'une quelconque nature. C’est un ensemble de traits présent dès la naissance d’origines physiologiques et qui déterminent le comportement général.

2- La trempe ou sang froid est la capacité et la durée de la résistance à supporter une stimulation (même désagréable) externe d'une quelconque origine. Un animal peut présenter une bonne résistance physique (fatigue, froid,..) mais une capacité insuffisante aux stimulus émotionnels (coup de feu, bâton, bruits de foule, ...)

3- la Docilité est la facilité spontanée à accepter et à reconnaître en l'homme un supérieur hiérarchique sans que celle-ci soit obtenue par la contrainte donnant lieu à une soumission forcée.

4- La vigilance est la capacité d'avertir opportunément des dangers extérieurs autant pour l'animal que pour son maître. La vigilance est étroitement liée la notion de territoire, c'est à dire l'espace que le chien considère être comme le sien que même la socialisation à considérablement réduite perdant ainsi une partie de ses instincts primaires (défense de la nourriture, du cheptel,...)

5- L’agressivité est la première riposte que le chien a la capacité de donner envers une stimulation externe qu’il interprète comme menaçante pour lui, ce qu’il protège ou son territoire.

6- La combativité est la seconde phase de l’agressivité de gestion de l’événement.

7- Le courage est l’affrontement d’un danger malgré les risques. Le courage n’est pas facile à interpréter chez le chien, car il est plus rationnel qu’instinctif.

8- L’instinct est la capacité naturelle innée à accomplir une tâche sans apprentissage. Il peut-être prédateur, reproducteur, de propriété,...

 

L’étude du comportement canin ayant évolué et étant donné le nombre incroyable de spécialistes du dit comportement que ce soit des comportementalistes (vétérinaires ou non) ou les éducateurs canins improvisés, il apparaît que la plupart ont leurs propres définitions de tout ce qui régit un chien psychologiquement. Volontairement, nous n’avons pas voulu entrer dans le détail de ces subdivisions, tant celles-ci nous paraissent claires et limpides dans l’idée et afin de respecter l’esprit de son rédacteur.

 

En conclusion et aparté, nous tenons à remercier les lecteurs qui nous ont témoigné beaucoup de sympathie au travers des deux premiers volets comprenant que nous ne rentrerions pas directement dans le vif du sujet avec un énième article sur le type, les défauts,… avec sa recette magique pour la sélection du prochain champion. Mais qui prennent la patience de nous lire et de comprendre que nous plantons un décor quasi philosophique sur ce qu’est l’élevage de chien. Pour les autres, asseyez vous là, on revient tout de suite, ne bougez pas. Nous remercions aussi l’AFCC, avec qui la relation n’est pas nécessairement un long fleuve tranquille, de nous permettre de nous exprimer librement.



Mr Guitton et Mr Delaitre


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